jeudi 16 octobre 2008

the pharmacy/king lee

THE PHARMACY (US)

Composé de Scottie Yoder (guitare-chant), Stefan Rubiez (piano-synthé) et Brendhan Bowers (batterie), fraîchement né en 2002 et évoluant aujourd’hui dans la ville de Seattle, THE PHARMACY nous emmène sur des rythmes festifs, alliant power pop et garage dansant. Ces jeunes gens n’oublient jamais l’écriture en B : Beatles, Big Star, Barrett, Beach Boys. Quand la guitare américaine rencontre la douce mélodie anglaise, THE PHARMACY n’est jamais loin. Un cocktail détonnant, loin d’être innocent, qui touche autant la tête que les jambes.

+KING LEE (B)




C’est sûr, faut aimer le rap. Dans les cénacles rock, la sincérité de L’Enfant Pavé fera forcément ricaner. Ses textes parfois désarmants seront tournés en dérision, injustement ramenés à quelques rimes un peu nazes, où continue de percer une application un poil scolaire. Cette petite pointe d’accent liégeois, qui ne parvient jamais tout à fait à se planquer sous le flow carré, sera vite débusquée, grossie et dénigrée. Son pseudo sera à nouveau roulé dans la farine – ça fait longtemps que d’espiègles Liégeois feignent de croire en l’existence d’un MC local nommé L’Enfant Pané. Bref, il y a là, pour les non convertis, matière à moult ironie. D’autant que ses associés au sein du projet King Lee lui ont concocté des prods solides, certes, mais également assez convenues, qui peinent à récrire les paradigmes du genre. Tant pis.
Car, d’un autre côté, les plaques à ce point dévouées au Hip-Hop, avec deux grands H, sont devenues aussi rares que les bons mots du mime Marceau. L’Enfant Pavé est un vieux b-boy, tombé tout marmot sous le charme hypnotique des longs bras serpentins de l’ami Sidney, prof de break sur TF1 à l’époque du cultissime H.I.P. H.O.P., et qui, depuis, a juré fidélité éternelle à une certaine idée, généreuse, ouverte, zulu, quasi peace & love, de l’art du bredouillage syncopé. Un mec, ça se sent, c’est pas si facile à simuler, qui respire, qui boit, qui mange, qui rêve hip-hop. Se lève, se lave, baise, crache, pisse, chie, se torche hip-hop. Hip-hop dans la rue, hip-hop au café, hip-hop sous la douche et au supermarché. 24h sur 24. A la vie à la mort. On l’aura compris : le moule est cassé. Et c’est bien dommage parce qu’on aurait plutôt tendance à en redemander. Il y a en effet quelque chose d’assez beau, de vraiment touchant à voir un grand gaillard comme ça s’accrocher comme à une bouée existentielle à une éthique surannée, dont plus personne n’a rien à battre depuis, ouh la, au moins 15 ans, il y a un je ne sais quoi de rafraîchissant à écouter un homme dit « mûr » marteler avec une foi et une fraîcheur juvéniles tous ces principes un peu cucul, un peu concon – tolérance, débrouille, autonomie, défiance, émulation. (K web)

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